La nécessité de réciter la prière en arabe est un sujet qui revient souvent notamment chez les nouveaux musulmans, car la prière (salat), un des cinq piliers de notre religion l’Islam. C’est une pratique quotidienne vitale qui connecte le croyant à Allah. Cette interrogation sur la langue de la prière est centrale, donnant lieu à des réflexions profondes sur la place de l’arabe dans l’Islam et sur les prescriptions spécifiques relatives à la salat en arabe.
La salat est une interaction directe et sans intermédiaire entre le musulman et son Créateur, articulée autour de la récitation de Sourate Al-Fatiha et d’autres sourates du Coran, de diverses invocations et de postures telles que le qiyam (être debout), le roukou’ (se pencher), et le soujoud (prosternation), où la langue employée pour ces moments de dévotion est l’arabe, mais que faire quand on ne maîtrise rien de l’arabe ?
Nous examinerons ici le rôle prépondérant de l’arabe dans l’Islam, les justifications pour la prière en arabe uniquement, et les avis concernant l’acceptabilité des autres langues dans la pratique de la salat, afin de déterminer si prier en arabe est essentiel ou non.
La position de l’arabe dans l’Islam
Quelle est l’importance de l’arabe pour la prière et la compréhension du Coran ?
L’arabe, est la langue de l’Islam et elle tient une place primordiale dans la prière et la transmission de la religion de manière authentique. Le Coran, parole d’Allah révélée à Son Prophète Mohammed, est consigné en arabe. La langue représente dès lors la clé de la guidance islamique et de ses préceptes législatifs.
Par sa liaison intrinsèque à la révélation divine, la langue arabe est le canal privilégié de l’expression religieuse dans l’Islam.
Concernant les prières, ou salat , c’est l’arabe qui est utilisée dans les récitations obligatoires, comme la sourate Al-Fatiha et diverses invocations. Il s’agit d’une communication directe avec Allah, où l’arabe assure la conservation de l’essence et de la pureté de ce dialogue. Les prières quotidiennes exigent de ce fait une articulation, une récitation exacte du Coran et des invocations, exclusivement en langue arabe.
Implications de la récitation du Coran en arabe
La récitation coranique en arabe est riche de sens. Elle assure premièrement que le message divin est véhiculé de façon inchangée, fidèle à la révélation faite au Prophète Mohammed. (Paix et bénédiction sur lui)
Cette pratique préserve l’intégrité et la profondeur des versets coraniques, menacées lors de traductions.
En outre, réciter en arabe unifie les musulmans à travers le monde, transcenduant les barrières linguistiques et géographiques pour forger une vaste communauté d’esprit et d’unité.
Cette cohésion linguistique perpétue la tradition islamique authentique au fil des époques et des cultures.
Enfin, l’arabe dans les prières illustre la vénération accordée à cette langue dans la tradition islamique. L’apprentissage et la maîtrise de l’arabe sont donc un engagement de piété et d’estime envers la révélation divine. Tous les musulmans sont encouragés à apprendre l’arabe, quelle que soit leur familiarité initiale ou leur origine linguistique.
Pourquoi utiliser l’arabe dans la prière ?
Uniformisation et solidarité dans l’exercice de la foi
L’adoption de l’arabe dans les pratiques de prière joue un rôle important en générant une uniformité et une solidarité parmi les fidèles de la communauté musulmane à travers le monde. Indépendamment de leur langue natale ou de leur pays d’origine, tous les musulmans se tournent vers la même direction sacrée (la Kaaba à La Mecque) et s’expriment dans une langue commune lors de leur prière. Ce rituel favorise un sentiment d’appartenance et d’unité, consolidant par-là même les liens fraternels entre les pratiquants. Le fait de faire la prière en groupe à la mosquée renforce ce sentiment d’unité et pour assister à la prière à l’heure, il faut connaitre les horaires de la prière musulmane.
Cette cohésion est particulièrement manifeste lors des prières collectives, qui voient la participation de musulmans de divers horizons linguistiques et culturels. Par ce moyen, l’arabe devient une langue véhiculant l’unité, surmontant ainsi les frontières linguistiques et culturelles, et permettant aux musulmans de tisser des liens plus forts à travers leurs pratiques religieuses.
Conservation de l’intégrité des écritures saintes
L’emploi de l’arabe durant les prières assure la conservation de la pureté et de l’exactitude des textes sacrés, y compris le Coran. Le Coran, révélé en langue arabe, est perçu comme le message divin directement transmis au Prophète Mohammed ( Paix et bénédiction sur lui). En maintenant la récitation de ces textes en arabe, on s’assure que leur sens profond et leurs subtilités sont préservés sans altération ou perte liée à la traduction.
Qui plus est, la récitation en arabe maintient la splendeur et la mélodie du Coran, considérées comme des composantes clés de l’expérience religieuse musulmane. La récitation coranique en arabe est souvent perçue comme une œuvre d’art et de piété, élevant l’esprit et intensifiant le lien spirituel avec Allah.
Peut on faire la la prière dans d’autres langues en islam ?
Opinions des savants sur la validité des prières non-arabes
Les avis divergent parmi les érudits et les juristes islamiques concernant l’acceptabilité des prières accomplis dans d’autres langues que l’arabe. Une majorité des juristes, notamment ceux appartenant aux écoles chaféite et hanbalite, affirment que les récitations du Coran ainsi que les formules de prière doivent être en arabe pour que la prière soit valide. Pour eux, la traduction du Coran ne remplace pas le texte sacré, mais sert plutôt de tafsir (explication ou commentaire), et ne peut donc pas substituer la récitation en langue arabe durant la prière.
Cependant, il existe des vues minoritaires, comme celle émise par Abou Hanifa et certains de ses disciples, qui autorisent l’usage d’autres langues dans des circonstances particulières, en particulier pour ceux qui ne maîtrisent pas l’arabe. Abou Hanifa, ainsi que ses élèves, Abou Youssouf et Muhammad, estiment qu’une récitation dans une langue autre que l’arabe peut être considérée comme valide à condition que l’individu ne soit pas apte à réaliser sa prière en arabe.
Cas des convertis et des non-arabophones
La question de la prière en arabe uniquement présente une complexité particulière pour les convertis et les personnes ne parlant pas arabe. Les savants conseillent majoritairement à ces personnes d’apprendre l’arabe afin de pouvoir effectuer leurs prières en arabe de façon appropriée.
Toutefois, dans les situations où l’apprentissage de l’arabe s’avère difficile ou inatteignable, certaines opinions juridiques admettent l’utilisation d’autres langues pour les formules de prières qui ne comprennent pas la récitation du Coran, les doua quant à elle peuvent être dans la langue de la personne.
Par exemple, si un individu non-arabophone se trouve dans l’incapacité de prononcer les formules en arabe, il lui est permis de traduire leur signification dans sa langue, à condition qu’il s’engage à apprendre l’arabe dès que possible pour réussir à faire sa prière en arabe uniquement. Pour les parties de la prière nécessitant la récitation du Coran, comme la sourate Al-Fatiha, il est conseillé de répéter ce qui est connu en arabe, ou de recourir à des invocations ayant une signification similaire, comme il est mentionné dans certains hadiths.
Conclusion
En somme, la réflexion autour de l’obligation de prier en arabe révèle des dimensions clés de la pratique islamique. L’arabe, en tant que langue du Coran et des invocations, occupe une place centrale dans la préservation de l’unité et de l’authenticité des rites.
La prière, ou _salat_, constitue un pilier fondamental de l’Islam, consolidant le lien spirituel entre le musulman et Allah et la prière en arabe préserve l’intégrité des textes sacrés.
Les plaidoyers pour la prière en arabe mettent en lumière l’importance de l’homogénéité et de la sauvegarde des écritures sacrées. Toutefois, des accommodements sont admis pour les convertis et les personnes ne parlant pas arabe, tout en les incitant vivement à apprendre l’arabe pour une pratique plus authentique.
En définitive, la prière est une manifestation quotidienne de la foi qui doit être pratiquée avec sincérité et humilité. Quelle que soit votre maîtrise de l’arabe, ce qui compte avant tout, c’est de cultiver une relation profonde avec Allah et d’affermir votre foi à travers cette pratique. Nous exhortons tous les musulmans à faire de la prière une priorité dans leur vie quotidienne, à entreprendre l’apprentissage de l’arabe pour leurs prières et à toujours chercher à renforcer leur lien spirituel avec leur Créateur.